OP-ED: Vous avez demandé, Monsieur le Premier Ministre…
le 20 avril 2023
OP-ED: Vous avez demandé, Monsieur le Premier Ministre…
Maintenant que le ministère de la Santé a présenté les montants et les plans de son budget pour 2023-2024, nous pouvons souligner de nouveau que les 29,7 millions de dollars prévus pour aider à « relever les défis du recrutement et de maintien en poste » sont simplement destinés au recrutement et n’incluent rien pour les infirmières et infirmiers qui espéraient un incitatif quelconque pour le maintien en poste – un incitatif qui fournirait un certain niveau de parité avec les autres provinces de l’Atlantique et signalerait l’importance que ce gouvernement accorde au respect des infirmières et infirmiers qui ont joué un rôle vital dans le maintien d’un système sursollicité pendant les vagues de COVID.
Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador a ouvert la voie en annonçant des incitatifs en 2022, suivi rapidement par celui de l’Île-du-Prince-Édouard. Vous avez raté une occasion de prendre des mesures semblables. L’accent mis par le gouvernement de la Nouvelle‑Écosse sur l’amélioration des soins de santé et l’appréciation de ses infirmières et infirmiers grâce à des incitatifs au maintien en poste, tout récemment, contribueront à renforcer les ressources humaines existantes, tout en faisant de la province un endroit très attrayant pour le nouvel effectif infirmier. Le budget du Nouveau-Brunswick a suivi. Vous avez raté une autre occasion.
Les missions de recrutement dans d’autres pays et l’embauche subséquente d’infirmières et infirmiers formés à l’étranger ne sont pas la solution. Même à la suite de récentes missions de recrutement aux Philippines, le gouvernement de ce pays a répondu qu’il avait besoin de ses propres infirmières et infirmiers, et a supplié les autres pays de cesser d’axer leur recrutement sur les Philippines.
Le recrutement n’est pas la solution miracle qui selon vous réglera les problèmes, Monsieur le Premier Ministre. Le plus grand pourcentage d’infirmières et infirmiers employés au Nouveau-Brunswick se situe dans la tranche d’âge des 30 à 40 ans. Il s’agit d’infirmières et infirmiers qui ont de l’expérience et qui, s’ils sont retenus, peuvent aider à encadrer les nouvelles et nouveaux diplômés. Nous avons besoin d’eux, mais beaucoup sont mobiles et ne resteront pas s’ils ne sont pas respectés et si on ne leur fait pas clairement comprendre que nous tenons à eux.
Monsieur le Premier Ministre, lors du discours sur l’état de la province en février, vous avez posé une question à l’auditoire : dois-je rester ou dois-je partir? Je pense que la réponse est claire, Monsieur le Premier Ministre. Cependant, nous voulons que nos infirmières et infirmiers restent.
Vous nous avez montré que vous êtes déconnectés des besoins et des souhaits des gens du Nouveau-Brunswick. Le fait que vous continuiez à vous concentrer uniquement sur la réduction du déficit sans vous soucier de régler les questions importantes pour les Néo-Brunswickoises et Néo-Brunswickois désavantage notre province; nous avons besoin d’investissements dans les soins de santé et le personnel infirmier est essentiel à la réussite des soins de santé.
Paula Doucet est la présidente du Syndicat des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick.