Justice sociale

La violence au travail ne fait pas partie du travail

La violence au travail est un fléau grandissant chez les travailleurs de la santé, en raison de la réduction des niveaux de dotation, de l’augmentation de l’acuité des besoins du patient et des faibles protocoles de sécurité qui n’offrent pas une protection adéquate.

Selon un sondage mené en 2017 auprès d’environ 1 700 membres du SIINB, plus de 1 000 ou 63,3 % d’entre eux ont été victimes d’une forme de violence dans leur milieu de travail au cours des 12 mois précédents.

Selon Travail sécuritaire NB, 75 % des réclamations liées à la violence au travail dans le secteur des soins de santé provenaient du personnel infirmier. Les infirmières et infirmiers s’absentent du travail pendant plus de 100 jours par année pour se rétablir des séquelles de la violence au travail. Nous savons aussi que le nombre de réclamations d’invalidité de longue durée n’a jamais été aussi élevé. Ces chiffres sont inacceptables. De plus, des infirmières et infirmiers nous disent souvent que d’autres incidents ne sont pas signalés.

Le 1er avril 2019, le Nouveau-Brunswick est devenu la dernière province au Canada à adopter des mesures législatives portant sur la violence en milieu de travail dans la Loi sur l’hygiène et la sécurité au travail. Conformément à la nouvelle législation, tous les employeurs au Nouveau-Brunswick doivent :

  • effectuer régulièrement des évaluations de sécurité et les documenter afin de mesurer le risque de violence en milieu de travail;
  • communiquer les résultats des évaluations aux représentants et comités pertinents;
  • adopter un code de directives pratiques qui « vise à atténuer le risque de violence au sein du lieu de travail et à assurer, dans la mesure du possible, la santé et la sécurité des salariés. »

Après dix ans de travail pour faire modifier la loi dans la province, nous savons que cette législation n’est pas parfaite, mais c’est un début. Nous savons que nos efforts sur cette question très importante se poursuivront et qu’une modification législative n’y met pas fin.

La promotion de milieux de travail sans violence est une responsabilité partagée entre tous les intervenants du domaine de la santé (gouvernement, employeurs, organismes de réglementation, éducateurs, personnel infirmier, clients et autres). Les syndicats doivent donc travailler de concert avec ces intervenants pour trouver des solutions à cette crise. Nous continuerons d’accorder la priorité à cette question. Nous refusons d’accepter la violence comme « faisant partie du travail. »